Art conceptuel

Je vous fait partager un billet récemment publié sur mon blog et qui traite d'un nouveau courant d'art des années 1970. Bref, le sujet appelle à la discussion quelques soit les avis.

Depuis maintenant quelques semaines, je m'intéresse de plus en plus au mouvement artistique de la performance, et plus particulièrement à l'une de ses représentatrices Marina Abramovic. Intérêt pouvant sembler paradoxal puisque mon attrait justifie avant tout un certain rejet.



Pour être le plus synthétique, il faut retenir de la performance qu'elle naît suite à l'apparition du mouvement minimaliste dans la seconde moitié du vingtième siècle. Le minimaliste étant un mouvement artistique qui prône le dépassement total de toutes les avant gardes jusqu'alors connues. Ainsi en proposant l'acquisition spatiale de la troisième dimension en tant qu'art, les minimalistes semblent aller encore plus loin que les divers mouvements artistiques précédant (Impressionnisme, fauvisme, surréalisme, dadaïsme, abstraction). On peut alors percevoir dans l'art de la performance, la même composante de ré-appropriation artistique perçue chez les minimalistes. Si ces derniers rejettent l'existence d'un génie artistique créateur, l'art de la performance échappe aux contraintes des supports matériels pour faire du corps un vecteur de nouvelle réflexion.

Marina Abramovic est une artiste serbe née à Belgrade en 1946. A travers ses performances corporelles, elle tente de repousser le potentiel physique et mentale des représentations du corps; "Je suis intéressée par l'art qui dérange et qui pousse la représentation du danger. Et puis, l'observation de public doit être dans l'ici et maintenant. Garder l'attention sur le danger; c'est se mettre au centre de l'instant présent." Dès 1974, elle se lance alors dans une série de performances physiques basées sur l'expérimentation artistique du risque.

Ainsi, on peut retenir de nombreuses performances aux pratiques choquantes. A New York (me semble t'il), elle se tient debout devant une masse de spectateurs à qui elle propose l'utilisation d'un véritable outillage d'armes blanches ; son corps étant alors l'exutoire même des pulsions du public. En 1977, elle pratique un bouche à bouche avec un autre artiste (Ulay) qui aboutit au final à l'asphyxie, par échange d'anhydride carbonique. Elle réalisera également publiquement une prise intensive de psychotropes qui se conclura par un coma. De l'art de Marina Abramovic, on peut alors retenir la volonté de questionner tout un chacun sur la relation de l'homme et de la société au corps ; ses oeuvres répondent aussi, en seconde intention, à la volonté politique de dénoncer la culture répressive de la Yougoslavie d'après guerre de Tito.

Si l'aspect glauque et morbide me séduit complètement (Ne m'interrogez pas sur ma facette bipolaire), j'en viens quand même à me demander si l'interrogation même au sujet de la notion d'art n'implique pas un jour ou l'autre d'en chercher les limites et non pas les possibilités d'expansion.